RÉNOVATION DE LA RUE SAINT-LAZARE : ESTHÉTISME 20/20, ÉCOLOGIE 0/20 !

Qu’ils sont beaux ces enrobés rouges et gris ! Qu’elle est belle cette rue avec ses réseaux enfouis et sa perspective dégagée ! Après cinq années de travaux, le maire et son conseiller départemental ont inauguré, le 10 juin, la rue Saint- Lazare. Selon eux, cette réalisation est emblématique de leur politique de rénovation.

Et que dire ? De l’asphalte à perte de vue : sur environ 500 m de long et 6500 m² au sol, pas un arbre source de fraîcheur et d’oxygène, pas un espace de pleine terre, pas un banc, rien pour la sécurisation des circulations douces !

Par-dessus tout le maire voulait créer une quinzaine de places supplémentaires de parking. Entre une piste cyclable en zone protégée qui l’empêchait de créer ses nouveaux parkings et une chaussée désignée cyclable tracée sur le sol en concurrence avec les voitures… le maire a choisi de simples marques au sol ! Pourtant cela aurait été l’occasion d’habituer les collégiens de Notre-Dame à venir à vélo en toute sécurité grâce à une piste cyclable, non ?

Voilà bien l’expression d’une vision passéiste de ce que doit être le partage des espaces en ville. Cette rénovation aurait pu être l’occasion pour le Maire de nous montrer qu’il avait enfin compris les enjeux de l’urgence climatique : encore raté ! Pour lui l’esthétisme et l’idéologie « jamais sans ma voiture » priment ! En conseil municipal, nous nous étions inquiétés d’un tel schéma de développement pour notre ville. Le maire et son équipe ont indiqué qu’il était impossible de planter des arbres à cause de l’enfouissement des réseaux… consciente du problème lié à une zone 100% minérale, la ville candidate au budget participatif de la région pour tenter de décrocher une subvention pour poser ici et là des bacs pour mettre des « arbres » en pot ! Et des vrais arbres : mission impossible ? Non ! La preuve, ils ont bien réussi à conjuguer enfouissement des réseaux et plantation d’arbres qui créent des zones d’absorption des pluies et remplissent nos nappes phréatiques au début de la rue… il fallait juste le prévoir dans le plan initial !

Ce manque d’anticipation, faire comme si le changement climatique n’existait pas, les riverains de l’avenue Poniatowski l’ont subi en septembre 2022 : à cause de ses sols imperméabilisés cette rue toute bitumée ne laisse plus aucune échappatoire aux ruissellements des pluies extrêmes et certains ont été inondés. Avec la configuration de la rue Saint-Lazare, il y a fort à parier que ce scénario s’y répètera. Comme pour les panneaux solaires, l’esthétisme a encore pris le pas sur la nécessaire adaptation de notre ville : le maire montre encore une fois qu’iln’ariencomprisà ce qu’est une ville durable, résiliente et vivable !

Carine PELEGRIN

Conseillère municipale de L’Isle-Adam

Conseillère régionale d’Ile-de-France

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *